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LES ARTISTES

CHARLIER – SOURISSE – « Imaginarium »

JEUDI 28 JUILLET - LIMUR – 1ère partie – 21h

Line-up :

André Charlier : batterie

Benoît Sourisse : orgue Hammond

Pierre Perchaud : guitare/ banjo

Invité spécial

Alexandre Sipiagin : trompette/bugle

André Charlier :
Né à VERVIERS (Belgique) le 13 juin 1962. André a débuté la batterie en 1978. Il a étudié au Musician Institute de Los Angeles en 1985-1986. En 1988-1989, il entama une série de tournées avec la chanteuse Maurane. À la fin de cette année 1989 il a été Lauréat du concours de la Défense. En 1991, il se voit décerné le Prix du meilleur soliste au concours international de jazz francophone. André Charlier tourne depuis 1993 sur les scènes du monde entier aux côtés d'artistes tel que Didier Lockwood (quintet, quartet et trio), l'harmoniciste Jean-Jacques Milteau , Philip Catherine, Jerry BERGONZI, Kurt Rosenwinkel, Wolfgang Muthspiel, Migthy Mo Rodgers, Stéphane Guillaume, Pierre Perchaud, Jean-Marie Ecay , Captain Mercier, John Scofield, Michel Petrucciani, Scott Henderson, Michel Portal, Toots Thielemans, Mike Stern, Kenny Garrett, Jean-Michel Charbonnel, Olivier Ker Ourio, Pierrick Pedron.... Depuis quelques années, il développe sa propre musique au sein du duo "CHARLIER - SOURISSE". avec lequel il a enregistré trois CD : "Gemini" en 2001, "Eleven Blues" en 2004 et "Héritage" en 2007 . Co-auteur avec Benoît Sourisse des Cahiers "Charlier-Sourisse" méthode de jazz éditée aux éditions Leduc. André Charlier est responsable du département batterie au CMDL (centre des musiques Didier LOCKWOOD). Sponsorisé par les batteries TAMA et les cymbales PAISTE.

Benoît SOURISSE
Né en 1964, ce pianiste/organiste français a déjà révélé ses talents d'improvisateur en tant que soliste, mais aussi aux côtés d'incontournables personnalité du jazz. En 1994, Didier Lockwood lui propose de participer à ses différents projets: au piano, en quintet et quartet ("Round About Silence", 1998 ) ainsi qu'à l'orgue Hammond (D. Lockwood trio et le "New Quartet" 2003). Didier lui confie également la direction musicale de ses albums: "Storyboard" enregistré en 1996 à New York (Steve Gadd, James Genius, J.Di Francesco..) - "Journal d'un Usager de l'Espace 2" (en 1999, Opéra de D.Lockwood et Charlotte Nessi sur un livret de G.Perec). Benoît en réalise les orchestrations. "Tribute to Stéphane Grappelli" (en 2000 avec Bireli Lagrène et N.H.O.P). Ces nombreuses tournées lui donnent l'occasion de partager la scène avec Michel Petrucciani, Martial Solal, John Scofield, Michel Portal, Mike Stern, Toots Thielemans ... Et ceci le plus souvent avec son "alter ego"; André Charlier (à la batterie) avec qui il travaille depuis plus de quinze ans. Ils consacrent tous deux une grande énergie à leur duo "Charlier / Sourisse". Leur album "Gemini" (où Benoît mêle les sonorités de l'orgue Hammond à celles du piano) sorti en avril 2001 présente, outre des invités talentueux de la nouvelle génération française tels que Stéphane Guillaume (soprano sax) et Olivier Ker Ourio (harmonica), un des plus appréciés des saxophonistes ténors actuels, Jerry Bergonzi. Grand passionné de Blues, co-fondateur en 1989 du groupe "CAPTAIN MERCIER"; avec lequel il a donné plus de 900 concerts, Benoît travaille également aujourd'hui aux cotés de Jean-Jacques Milteau au sein de ses différentes formations (du duo au septet). Passionné de pédagogie, Benoît Sourisse enseigne l'improvisation au Conservatoire National Supérieur de Musique de Lyon depuis 1988, ainsi qu'à travers de nombreux "Masterclass" dans toute la France.

Projet IMAGINARIUM
On a tendance à l’oublier, mais le jazz est une musique d’amitié. Pas une musique de bande de potes comme le rock, ni une musique de collègues comme dans les grands orchestres, mais bien une manière de nourrir et de développer une complicité sur le long terme, qui permet de grandir soi-même et de se révéler mieux qu’on ne saurait le faire seul. L’histoire du jazz est truffée d’associations entre musiciens qui ont partagé la scène et engendré des disques qui n’auraient jamais sonné de la même manière si leur production n’avait pas été soutenue par une profonde amitié. Entre André Charlier et Benoît Sourisse, il y a bien quelque chose de cet ordre qui s’est noué. Au point qu’après tant d’années partagées, ils peuvent – sans craindre le paradoxe – signer à deux un album dont le titre renvoie à quelque chose de profondément intime, personnel et subjectif : l’imaginaire.

Ils ont construit le leur à deux, dans l’échange, la discussion, l’écoute, les tournées. Être ensemble sur la route, enchaîner les balances et les répétitions, accompagner les mêmes musiciens, tout cela forme une expérience commune de laquelle se dégagent des affinités et des terrains d’entente qu’ils sont libres d’explorer lorsque vient le moment de se consacrer à leur propre inspiration. Imaginarium n’est pas le premier opus qu’André Charlier et Benoît Sourisse signent de leurs deux noms, mais c’est sans doute celui dans lequel leur univers est le plus justement reflété car ils y font la synthèse de ce qu’ils aiment en musique. On y retrouve leur goût pour le jazz qui groove à en mouiller sa chemise, trempé dans le blues, endiablé par la funk ou transporté par les pulses africaines, dans la continuité de leur précédent album, « Héritage ». L’orgue Hammond de Sourisse est toujours une formidable pompe à swing et le banjo de Pierre Perchaud n’a rien perdu de sa facétieuse folie : voyez comme il emballe cet infernal « Afrobeat improbable » en une course-poursuite à en perdre la raison ! On entend aussi dans Imaginarium l’attachement des leaders à une forme d’expression riche en couleur et en mouvement, nourrie de l’histoire du jazz, à la façon de ce « Spirit of Fables » dans lequel se dégage la clarinette enjôleuse de Fabrice Alleman sur un rythme caraïbe qu’André Charlier souligne d’un tambourin irrésistible, dans ce que l’on devine un lointain hommage à Charles Mingus. Et puis, ce disque révèle une autre facette de Charlier/Sourisse, qui risque d’en surprendre plus d’un. C’est, par exemple, la grâce mélodique qui se dégage du magnifique solo que Benoît Sourisse déploie au piano au fil de « La Chanson idéale du facteur Cheval », avec ses phrases amplement développées le long d’un chant intérieur qui trouve l’espace et l’équilibre pour pleinement se libérer. Ou bien l’atmosphère flottante et onirique de ce « Conte utopique à piston » dont le récit est tout entier porté par la batterie d’André Charlier qui ne cesse d’en relancer l’intrigue.

Il s’en passe des choses dans cet Imaginarium, comme les titres aux échos poétiques (en français, s’il vous plaît) le laissent entendre, et il n’est pas difficile de s’y laisser glisser. C’est ce qu’a fait l’invité principal de ce disque, le trompettiste Alex Sipiagin, que nos deux amis ont fait venir spécialement de New York. Charlier et Sourisse ont le sens de la fidélité entre eux mais aussi vis-à-vis des musiciens qui les accompagnent comme peuvent en témoigner le contrebassiste Jean-Michel Charbonnel (qui fut d’abord leur élève), le guitariste Pierre Perchaud (qui donne ici la pleine dimension de son talent) ou encore le saxophoniste Stéphane Guillaume (qui vient apporter son concours à quelques pièces que l’on dira de « résistance » tant elles sont virtuoses). Mais ils aiment aussi se confronter à des musiciens qu’ils admirent ou qui sont susceptibles d’apporter leur touche à cet univers qu’ils élaborent en osmose. Par le passé, ils ont ainsi convié successivement les saxophonistes Jerry Bergonzi et Kenny Garrett et le guitariste Kurt Rosenwinkel, trois musiciens aux personnalités. Leur succède Alex Sipiagin, qui depuis vingt ans qu’il a quitté sa Russie natale, est l’un des trompettistes les plus demandés de sa génération aux États-Unis, où il s’est fait un nom notamment au sein du Mingus Big Band et auprès de Michael Brecker et Dave Holland. Il a parfaitement trouvé sa place dans l’Imaginarium de Charlier/Sourisse, que ces derniers sollicitent sa vélocité héritée des grands trompettistes du hard bop comme dans les deux versions de « Flying Fox » ou bien qu’ils l’inclinent sur son versant plus lyrique dans « L’Éclaireur ».

Imaginarium est un disque un peu barge, riant, festif et poétique. Si la formule n’était pas un cliché, on aurait envie de dire qu’il s’y passe toujours quelque chose. Car au fond, c’est exactement ce que l’on perçoit en l’écoutant : au premier plan comme à l’arrière, dans les compositions comme dans les solos, sur le clavier ou dans la batterie, ce monde que Charlier et Sourisse déclinent en onze volets fourmille de vie, de chaleur et d’émotion. On ne craint pas de s’y engager, ni d’y rester longtemps. Et le mieux que l’on puisse faire est d’inciter ceux qui ignorent encore à quoi il ressemble à franchir le pas.

http://charliersourisse.free.fr